Voici un livre dont le thème pourrait effrayer puisqu’il nous parle de cancer et de la proximité de la mort. Pourtant, Revivre ! est une formidable source d’espoir pour tous ceux que la « longue maladie » frappe ou a frappés. Lorsqu’un terrible diagnostic évoque un de ces termes médicaux finissant par le suffixe –ome (lymphome, adénome, mélanome…), il ne faut pas longtemps au patient pour comprendre les sombres possibilités associées à ces mots. En matière de cancer, la prudence est de mise, même si l’on ne cesse de nous dire – à juste titre, il est vrai – que les évolutions médicales en ce domaine sont porteuses d’espoir. Il n’empêche que, lorsque la « longue maladie » vous concerne, vous ou l’un de vos proches, la perspective d’une issue fatale vient obligatoirement à votre esprit. La sinistre réputation du cancer est là et on ne peut l’écarter. Lorsque Guy Corneau apprend qu’il souffre d’un lymphome d’une extrême gravité, il accepte de se soumettre à la chimiothérapie, mais il sollicite également tous les moyens de lutte dont il dispose sur le plan nutritionnel, mais aussi et surtout sur le plan psychologique. En un mot, il met tout en œuvre pour combattre cet ennemi tapi au cœur de ses cellules.

[…] à part le vendredi où je me permets de rester au lit jusqu’au milieu de l’après-midi, je fais salon comme les nobles des siècles passés. Je m’applique à mettre en pratique une chose que mon père m’a souvent dite : « On se sent moins malade lorsque l’on est habillé ! »
[…] Je lâche prise, je fais confiance. […] Pour une seconde fois dans ma vie, je deviens indifférent au fait de mourir ou non de ce que j’ai. Fait rare dans une existence, la peur de la mort me quitte entièrement. J’atteins un état essentiel de légèreté. Je me dis que j’ai guéri le lien unissant mon âme et mon incarnation et que, si ce que je pense est juste, si mon organisme a encore la capacité de se régénérer, mon corps suivra. […] Je comprends alors que mon principal médecin sera ce qui stimule en moi le goût de vivre. Oui, voilà ce qui va m’aider. Car véritablement, c’est la joie qui guérit.

Dans son combat, entouré de nombreux amis et de beaucoup d’amour, Guy Corneau ne néglige aucune piste. Il se penche sur son histoire pour comprendre la dissociation de son être intime qui n’a pu s’exprimer que sous la forme d’une maladie. Pour tous ceux qui pensent que le psychisme est si puissant qu’il peut générer des troubles physiques graves, le livre de Guy Corneau viendra apporter des éléments supplémentaires de réflexion. Bien évidemment, il ne prétend pas avoir guéri son cancer par les seules méthodes de méditation, visualisation créative et autres pratiques peu conventionnelles. La chimiothérapie était un élément essentiel, mais au regard de la gravité du cancer, la guérison était loin d’être acquise.

[…] on peut se faire du bien avec des joies imaginaires autant qu’avec des joies réelles. Dans les faits, il semble que notre cerveau ne fasse pas la différence entre ce qui vient de l’intérieur et ce qui vient de l’extérieur. La réalité, pour lui, correspond à ce que nous ressentons. Il s’agit d’un point essentiel que l’on ne doit jamais perdre de vue lorsque l’on travaille sur soi.

Un jour enfin, après des mois de lutte terrible et malgré le sombre pronostic des médecins, la bonne nouvelle arrive :

Le Dr Yelle se tient debout, à côté de son bureau, la main tendue vers moi. Elle serre la mienne, visiblement émue.
« Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais cela a marché ! Le cancer s’est retiré de vos organes vitaux. »

Réconcilié avec lui-même et sa fibre artistique contrariée, Guy Corneau a chanté ses retrouvailles avec son être intime. Cet homme rescapé du cancer ne s’envisageait plus comme avant et il nous l’a fait savoir en couplets, puis en mots. La lecture de son livre nous délivre un message très fort sur l’importance de l’esprit dans la genèse des maladies, mais aussi sur les pistes à explorer en matière de « guérison psychique ». Certains trouveront à critiquer des méthodes si peu conventionnelles, mais enfin lorsque l’on se trouve si proche de la mort, n’est-il pas intelligent d’envisager toutes les possibilités de survie ? Guy Corneau est un psychanalyste jungien connu dans le monde entier. Sa réputation n’est plus à faire, mais cette épreuve qu’il a dû traverser lui a permis de développer des approches singulières pour une maladie redoutable. De son expérience, il a tiré des enseignements dont il nous fait part aujourd’hui afin d’éclairer les sombres perspectives associées au seul mot de cancer et permettre à tous d’appréhender la maladie, la mort et la vie d’une façon neuve.

Alya-Dyn

Vous souhaitez consulter ce document ?