Voici une nouvelle très courte mais qui a son importance dans l’histoire du roman policier puisqu’elle annonce le personnage de Sherlock Holmes, créé par Conan Doyle en 1887.
Deux femmes sauvagement assassinées ont été retrouvées dans un immeuble de la rue Morgue. L’enquête piétine. Le chevalier Dupin découvre le coupable grâce à son sens aigu de l’observation et de la réflexion. Car, pour lui, nul problème ne peut résister à une analyse bien menée.
Les facultés de l’esprit qu’on définit par le terme analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d’analyse. Nous ne les apprécions que par leurs résultats. Ce que nous en savons, entre autres choses, c’est qu’elles sont pour celui qui les possède à un degré extraordinaire une source de jouissances des plus vives. De même que l’homme fort se réjouit dans son aptitude physique, […] de même l’analyste prend sa gloire dans cette activité spirituelle dont la fonction est de débrouiller. Il tire du plaisir même des plus triviales occasions qui mettent ses talents en jeu. Il raffole des énigmes, des rébus, des hiéroglyphes ; il déploie dans chacune des solutions une puissance de perspicacité qui, dans l’opinion vulgaire, prend un caractère surnaturel.
Une nouvelle percutante, qui donne envie de se replonger dans les Sherlock Holmes et dans Le Mystère de la chambre jaune.
Madame Bovary
#1 by Patrick Huet on 8 octobre 2014 - 23 h 12 min
Bonsoir,
Je connaissais Edgar Allan Poe en tant qu’auteur de nouvelles fantastiques. C’est au lycée d’ailleurs que j’ai eu l’occasion de le découvrir.
Mais j’ignorais qu’il avait également écrit dans le domaine policier.
Ainsi que vous le soulignez, à l’époque c’était encore un genre à créer. Et ce personnage qui résout les énigmes par la réflexion et l’examen acéré des détails, rappelle furieusement Sherlock Holmes qui naitra par la suite.